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Nicolas B.

En train



Hello. Un petit billet matinal, d'humeur divagante, comme ça, pour rien. Parce qu'il est un peu trop tôt pour être (opé)rationnel, parce que je suis dans le train quelque part entre Strasbourg et Lorient, et que j'aime bien le train, parce que les pensées y défilent comme les paysages au gré paradoxal d'un déplacement immobile, comme un aperçu du monde en condensé, un état des lieux synthétique de l'activité des hommes sur leur environnement. Parce qu'enfin ma voisine de trajet, de si bon matin, joue déjà à Candy Crush sur sa tablette, et que je me dis - non sans une légère pointe de condescendance je l'avoue - que ça doit être un peu comme avec le carbone, qu'il doit falloir compenser.

J'ai plutôt pour habitude de ne pas trop m’épancher par écrit, c'est le moins qu'on puisse dire, et de distiller les posts au compte-goutte, juste l'essentiel, l'informatif, réservant mes réflexions plutôt pour le créatif, les compositions, la musique, etc., tout ce qui depuis le début fait Nola's key. J'ai toujours pensé que ce que j'avais à dire passait par la création au sens large (je préfère ce terme à l'"art" dont je ne comprends toujours que très moyennement le sens et le concept) et ce sans trop passer par les mots. Je me dévoile peu, si ce n'est donc qu'à travers ce que je créé. Je sais que cela suscite souvent chez les autres, chez ceux qui ne me connaissent pas, une forme de mystère, d’ambiguïté, d'incompréhension. Ce n'est pas complètement volontaire et conscient. La raison est juste que, comme mon copain Platon, je sais parfaitement que je ne sais rien. Je n'ai pas de réponse, je ne sais toujours pas vraiment ce qu'est Nola's key, ni ce que j'en attends et si j'en attends quelque chose. Je sais juste que je dois le faire.

Faire.


Après une vingtaine d'années dans le monde du spectacle vivant, en son, en musique, en lumière, en design d'interaction, en analogique, en numérique, en tant que technicien, régisseur, assistant, concepteur, chercheur, porteur de projet, chargé de production, de diffusion, de communication, musicien, performeur, et autres casquettes que j'oublie ou dont je n'ai même pas conscience, je commence à quand-même entrevoir certaines choses. J'ai surtout l'impression désormais d'avoir envie de communiquer peut-être plus directement, de partager les recettes, de montrer la cuisine. Beaucoup font ça, c'est ancré, c'est dans l'air du temps, ça fait parti du process. Pour moi, ce n'est pas du tout naturel, ça ne va pas de soi, mais je comprends l'exercice. Au delà de l'aspect marketing et de communication pure, il y a là dedans aussi une forme d'échange, de partage, de transmission. Je vais peut-être à l'avenir tenter de m'y rompre. Je ne sais pas si je vais aimer ça, on verra. Mais il y a en tout cas certaines choses que j'aimerais commencer à partager autrement. Des choses plus concrètes, plus directes, plus techniques, plus triviales. Je pense par exemple aux outils logiciels qu'on a développé pendant plusieurs mois pour Vis Insita qui sont assez dingues en fait et qui pourraient être utiles à d'autres, j'en suis certain. J'aimerais partagé ça, le résultat, mais aussi comment on y est arrivé.


Au fond des choses peut-être plus honnêtes. Je ne sais pas comment dire.


Peut-être qu'il avait raison Platon, peut-être que l'art au final dupe et flatte les sens et éloigne de la réalité vraie.


1h30 de trajet viennent de s'écouler. Le café fait effet (vous remarquerez l'assonance). Je sors de ma torpeur cotonneuse. Je vais m’arrêter là pour cette fois. Promis je reviendrai.


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